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19 janvier

« NOTRE DRAME DES LANDES » ou LE MUNICH DE M. MACRON

En dehors de tout débat sur l’opportunité de construire un aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes, la décision de M. Macron et de son gouvernement, tant par les conditions dans lesquelles elle est intervenue que par le message qu’elle envoie aux milieux de la délinquance et de la criminalité, attente gravement à l’autorité de l’Etat et au crédit de la loi dans ce pays.

L’autorité de l’Etat, sous le quinquennat précédent, s’était déjà vue avilie par le honteux spectacle d’un Président de la République s’abaissant -toutes affaires cessantes, comme s’il s’agissait d’un drame national !-, devant une petite pécore, fille de tricheurs ayant, en toute illégalité, abusé de l’hospitalité de la France ; mais on restait là, malgré tout, dans le registre de la bouffonnerie.

Aujourd’hui, l’enjeu est, symboliquement et pratiquement, d’une tout autre portée : avec le reniement d’un aussi ferme engagement de campagne que celui qui avait été pris par M. Macron, c’est la parole présidentielle qui se trouve ainsi dévaluée, et, la confiance des citoyens dans leurs élus encore plus altérée ; avec le résultat d’une consultation populaire jeté aux orties, c’est un bras d’honneur aux électeurs, propre à les détourner du suffrage et à favoriser plus que jamais l’abstention et le retrait de la vie démocratique ; avec près de 200 décisions de justice foulées aux pieds comme chiffons de papier, c’est l’Etat de droit qui est ridiculisé, et, les processus pacifiques de régulation des conflits mis au rancart, au profit de la loi des casseurs.

Des casseurs aujourd’hui dans l’ivresse d’un succès qui ne peut que les encourager, eux et leurs émules un peu partout, à persévérer et amplifier la pression sur des pouvoirs publics qui viennent de faire une telle démonstration que la violence et l’illégalité peuvent être aussi payantes : ce qui augure bien mal des suites, sur place et ailleurs –et, on peut d’ores et déjà constater que les intéressés, dans leur fief, ne s’y trompent pas et n’entendent pas se plier à l’injonction qui leur est si mollement faite –pour Pâques ou…la Trinité ?-, sous le prétexte fallacieux de la « trêve hivernale » (depuis quand elle couvre l’occupation de terrains ?!...) de quitter les lieux et cesser leurs exactions

Ainsi, c’est en toute impunité que, depuis des années, une véritable cour des miracles aura pu s’implanter et demeurer en ces lieux, avec l’accaparement des propriétés d’autrui, des constructions en parfaite illégalité, la circulation sur des voies publiques entravée, des riverains et passants exposés à des déprédations, spoliations, menaces et violences physiques de toutes sortes etc. etc. –tous faits constitutifs d’infractions pénales, restés sans sanctions. Et rien n’assure, maintenant, que ce chancre de non-droit, défi permanent à l’ordre public, dont il est déjà un scandale qu’il ait pu aussi longtemps être toléré, disparaisse dans les délais –fort plastiques…-, annoncés : car, satisfaire ainsi la revendication des intéressés sans le préalable du rétablissement de l’ordre public, a été un aveu de faiblesse pour le gouvernement, qui a trahi ainsi sa crainte d’une intervention en force risquant d’être génératrice d’incidents –ce qui ne peut, bien évidemment, qu’inciter les intéressés à jouer de leur avantage et à brandir encore pendant longtemps l’épouvantail de violences potentielles, en tablant sur la pusillanimité des pouvoirs publics.

Le risque est que ces derniers soient ainsi entraînés, par leur évidente réticence au recours à la force, dans un processus de « négociation », que l’on voit déjà se dessiner -comme s’il y avait quoi que ce soit à « négocier » avec ceux qui bafouent la loi et troublent la paix publique, et, que, partout ailleurs, on considérerait pour ce qu’ils sont : de simples malfaiteurs !-, conduisant, à entériner, peu ou prou, une situation intolérable qui n’a que trop duré (et qu’elle ait pu être, à l’origine, le fait de responsables antérieurs n’excuse en rien le retard à la faire cesser de la part des responsables actuels –tout au contraire, elle rend leur passivité d’autant plus coupable, et, la prolongation de ce scandale d’autant moins acceptable).

C’est, en tout cas, une attitude qui jette le doute sur la détermination dont ces derniers sont capables, quand les circonstances obligent à confronter les rodomontades rhétoriques à l’épreuve des faits ; message au plus haut point négatif, alors que notre pays est confronté au terrorisme islamique, et, au défi d’une délinquance galopante : on sait depuis longtemps où mènent les Munich…

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