Alors que, par leur vote, les citoyens de ce pays viennent de manifester une formidable défiance à l'égard des responsables de la politique suivie jusqu'ici, et, que la popularité prêtée au nouveau Premier ministre tenait bien moins à son bilan qu'à ses postures d'allure sécuritaire, à rebours de tout ce qu'incarnait la ministre -dont il avait été l'un des critiques les plus radicaux du projet de réforme pénale, en dénonçant "l'insuffisance" de son "socle de légitimité"-, outre que Mme Taubira venait de se discréditer aux frontières du ridicule dans l'"affaire des écoutes", son maintien à ce poste témoigne autant d'une incompréhensible incohérence que d'un solide mépris pour notre peuple. M. Valls a fait le choix (s'il en a eu la liberté...) de laisser ainsi le ministère de la justice sous l'emprise de la frénésie idéologique et de l'amateurisme débridé : il en aura les fruits.