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21 septembre

De l’ENM à l’ ENMB (Ecole Nationale des Magistrats du Barreau)

On pouvait s’attendre à ce que Me DUPONT-MORETTI nommât à la direction de l’E.N.M. un de ses anciens clients… : ce sera peut-être pour celle de l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire… : quand sont franchies les bornes de la provocation, il n’y a plus de limites…

Ne cachant pas son dépit de ne pouvoir supprimer l’E.N.M., qu’il n’a cessé, comme avocat, de vilipender –à coups de procès d’intention, vieux poncifs et préjugés haineux sans fonement-, le ministre de la justice se contente donc de l’humilier et de la rabaisser en la mettant sous la coupe de la vice-bâtonnière de Paris (pourtant encore récente dans ces éminentes fonctions), avec une « feuille de route » de combat.

On peut donc gager que les futurs magistrats se verront inculquer une culture professionnelle d’avocats : comme s’il s’agissait des mêmes métiers ! Comme s’ils étaient animés des mêmes valeurs ! Comme si leurs finalités étaient identiques !

Sous le prétexte passe-partout et fallacieux –que la simple évidence des faits suffit à démentir, eu égard à la réalité du recrutement dans la Magistrature que feint d’ignorer le garde des sceaux-, d’ « ouverture », il s’agit, d’évidence, d’une grande fermeture idéologique, intellectuelle et morale, pour fabriquer des magistrats soumis aux diktats de la défense et honteux de leurs missions répressives : le rêve, en somme, de certains avocats qui confondent la cause de la Justice avec celle de leurs clients…

Devant une telle provocation –qui n’a appelé qu’une réaction très molle, sinon complaisante, de la Présidente de l’U.S.M. sur France-Info ce jour-, les cadres de l’E.N.M. et son corps enseignant, s’ils ne veulent pas être complices de ce mauvais coup, devraient avoir un sursaut collectif de dignité, en donnant leur démission.

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