Ramener une telle convocation à un banal entretien de routine sur la carrière d’un magistrat qui ne serait pas très éloigné de la retraite –comme voudrait le faire accroire le Gouvernement-, fait s’esclaffer tous les familiers du monde judiciaire, tant c’est « énorme » et franchement ridicule ; c’est ajouter au scandale.
En faisant recevoir l’intéressé par ses collaborateurs pour faire le « sale boulot », et, en se défaussant ainsi piteusement lorsque l’affaire est rendue publique, Mme TAUBIRA aura montré aussi peu d’élégance que de courage, à l’égard de quelqu’un qui est, tout de même, à la tête du plus grand parquet général de France.
S’il n’y a pas –et, ne doit pas y avoir-, d’inamovibilité dans les fonctions du parquet, il est détestable de voir le Gouvernement tenter de renouer ainsi avec ce que M. ROCARD avait appelé les « mauvaises moeurs »… avant d’en donner lui-même l’illustration avec le brutal limogeage (et, une quasi-rétrogradation de fait) du procureur général de Paris de l’époque, M. Yves MONNET.