Après le drame qui a vu, ce jour, dans l’Eure, des agents de l’Administration pénitentiaire être victimes de malfaiteurs à l’occasion du transport d’un détenu, L’Association Professionnelle des Magistrats salue la mémoire des fonctionnaires tombés dans l’accomplissement de leur devoir et s’incline avec respect et compassion devant la douleur de leurs proches et collègues.
Elle attend des pouvoirs publics que priorité absolue soit donnée à la recherche et à la mise hors d’état de nuire de tous ceux qui ont pu tremper dans ce crime : ils doivent être retrouvés et arrêtés dans les plus brefs délais –et d’abord, pour qu’il soit clair, pour ceux qui seraient tentés de les imiter, qu’ils ne peuvent compter sur l’impunité.
Il ne suffira pas à cet égard des rodomontades empressées de gouvernants foncièrement mal à l’aise avec les impératifs sécuritaires…
Car le fait met en lumière la vulnérabilité de tels déplacements en dehors du cadre carcéral. Les pouvoirs publics ont, à un moment, cédé à la pression des forces de l’ordre, Police et Gendarmerie, qui considéraient qu’il s’agissait là, pour elles, de « tâches indues », en confiant désormais cette responsabilité aux services pénitentiaires : cependant, assurer l’ordre sur la voie publique est un autre métier et les membres de cette administration ne sont pas recrutés ni formés pour cela -outre que ce transfert de charge a généré de nombreuses difficultés dans l’exécution des missions judiciaires.
Aussi, outre les éventuels dysfonctionnements que l’enquête pourrait révéler, cette tragique circonstance doit appeler une réflexion de fond à cet égard.