En complément au communiqué du 13 août, la nouvelle Association professionnelle des magistrats tient à préciser que dans le conflit opposant le Garde des Sceaux, Christiane Taubira et le Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, la Nouvelle APM n'a nullement l'intention d'apporter son soutien à l'un ou l'autre de ces Ministres, puisque aussi bien la première a une politique en tous points détestable et nocive, et que le second masque derrière une attitude martiale faite de coups de mentons et de déclarations aussi ronflantes que vides une absence totale de politique.
Néanmoins, la Nouvelle APM tient à rappeler que la quasi totalité des délinquants condamnés pour la première fois à une peine de prison ferme avait déjà bénéficié de condamnations antérieures à des peines alternatives: sursis, travail d'intérêt général, sursis avec mise à l'épreuve, semi liberté, etc, et que ce n'est que devant le constat par les juges de l'inefficacité de ces mesures et de l'état de multi récidive des délinquants déférés que des peines de prison ferme sont prononcées.
Vouloir rajouter de nouvelles peines alternatives à ce dispositif déjà très conséquent et coûteux ne fera qu'ancrer les multirécidivistes dans le sentiment d'impunité, et ne fera qu'augmenter la gravité de leurs actes et le nombre de leurs victimes.
La Nouvelle APM demande donc que le discours théorique et manichéen actuel sur la récidive soit abandonné au profit d'une étude sérieuse, dossier par dossier, de la situation réelle des détenus et des raisons de leur détention, avec examen de tous les casiers judiciaires et du cursus délinquantiel de tous les condamnés, afin de vérifier si l'usage répété de mesures alternatives n'est pas contre productive en terme de récidive et de sécurité, et si parfois il ne faudrait pas plutôt lui préférer une peine de prison courte mais ferme, au caractère sans doute beaucoup plus dissuasif.
14 août 2013,
Pour le bureau de la nouvelle APM
Jean-Paul GARRAUD
Président