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LES « MONSTRUOSITES » DE M. DUPOND-MORETTI

            Voici à peine quelques mois un célèbre ténor du Barreau tonnait contre la tenue d’audiences judiciaires en visio-conférence, qualifiant même le procédé de « monstruosité » ; jamais en reste d’une outrance, selon son habitude, il allait même jusqu’à évoquer à ce sujet « la loi des suspects » de Robespierre ! (qui permettait, sur une simple accusation, d’expédier quelqu’un à la guillotine en lui refusant toute défense…).

            C’est aujourd’hui le même, avec le cynisme tranquille de celui qui est prêt à tous les reniements, qui se fait le promoteur et l’avocat de la même « monstruosité », à l’indignation de ses confrères… Le bonheur d’être ministre mérite sans doute à ses yeux toutes les palinodies.

            Certes, on sait bien, depuis Edgar Faure, que « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent »…

            Et, au demeurant, on peut concevoir, sans a priori, le recours aux techniques modernes pour faire face à des situations qui rendent difficile la tenue normale des audiences, dès lors que cela intervient dans des conditions raisonnables et respectueuses des droits de chacun.

            Mais, ce qui est en cause ici, c’est le crédit de la parole publique : l’opinion n’a, déjà, que trop tendance à juger les responsables politiques versatiles et sans convictions ; elle ne peut qu’y voir la confirmation de tels préjugés.

            A coup sûr, aux yeux de ceux pour qui les avocats font déjà figure de gens capables, sans états d’âme, d’endosser les rôles les plus opposés, et, de tenir, avec la même conviction, les discours les plus contradictoires, c’est aussi l’image de la profession qu’abîme ainsi un de ses plus médiatiques représentants.

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