Le cynique « parachutage » annoncée de la propre directrice de cabinet du garde des sceaux au Conseil constitutionnel (aux côtés, qui plus est, d’une ministre en exercice !) est un scandale d’Etat.
Si elle est exemplaire de cette fréquente « course aux abris » qui saisit les membres des cabinets ministériels à l’approche d’échéances électorales, pour s’assurer un avenir avantageux protégé des aléas de la vie politique, en profitant sans vergogne de leur position du moment auprès des puissants du jour, elle heurte en l’occurrence des exigences élémentaires de l’éthique publique :
1°) Elle signe plus que jamais, la politisation du Conseil constitutionnel et sa réduction à une prébende d’Etat, pour récompense de services rendus, sans considération de l’adéquation avec le poste…
2°) Elle donne prise au soupçon et soulève des polémiques ravageuses, liées au fait que l’intéressée occupait la plus haute fonction du ministère public dans le ressort de la Cour d’appel de Rennes quand celui de qui émane la proposition de sa nomination, le Président de l’Assemblée nationale, avait bénéficié d’une décision favorable très controversée dans une affaire pénale le concernant…
Ce n’est pas seulement là une nouvelle provocation de M. Dupond-Moretti –car on ne peut pas imaginer que cela se soit fait sans son aval !-, et, le signe de son mépris profond pour les institutions de la République, mais, c‘est d’abord un très mauvais coup pour le crédit –déjà très altéré-, du Conseil constitutionnel, alors que son rôle, depuis quelques années, n’a jamais été aussi important au sein des pouvoirs publics.