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UN PRESIDENT BRUT DE BRUT…

Tandis que le ministre de l’intérieur s’évertue à s’afficher comme le soutien de « ses » forces de l’ordre face à la campagne qui les vise –au prix de querelles pichropolines aussi surréalistes que celle qui agite, ces derniers temps, une grande partie de la classe politique et médiatique à propos de la loi « sécurité globale » et de son illustrissime article 24-, M. Macron, emberlificoté dans les méandres de son « en même temps », le désavoue spectaculairement, et, leur « tire dans le dos », en avalisant, pour complaire bassement à un auditoire supposé réceptif parce que « jeune », le vocabulaire du dénigrement et du procès d’intention en racisme que font, à ces protecteurs de l’ordre public et auxiliaires de la justice, les pires forcenés.

 

Au passage, une fois de plus, il piétine allègrement la présomption d’innocence et la séparation des pouvoirs, en se prononçant sur le cas de policiers accusés de violence, alors que l’instruction de leur affaire vient seulement de débuter –ce qui, on l’imagine, doit laisser sans voix l’avocat qu’on a connu plus tonitruant en pareille circonstance dont il a fait un ministre de la justice et que l’on n’entend pas protester…

 

Pour comble, il annonce la création d’une plate-forme de délation officielle, ouverte à tous les sycophantes alléguant être victimes de « discrimination » de la part de la Police ou de la Gendarmerie : du pain bénit pour ceux qui voudront déstabiliser ces institutions ou tel ou tel de ses membres, que cette « Kommandantur » électronique où viendront se déverser tous les messages de dénonciation que peuvent inspirer la haine ou l’esprit de vengeance, à l’instar des périodes les plus troublées de notre histoire où la décomposition de l’autorité rencontre le désordre dans les esprits.

 

Ce n’est pas seulement indigne de la part du « premier magistrat » de la République : c’est aussi totalement irresponsable.

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