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La politique du bouc émissaire

L’agression meurtrière commise, le 23 décembre, à Paris, a été l’occasion, de la part de certains milieux médiatiques et politiques, à une recherche de « boucs émissives » sans la moindre considération des éléments, factuels et juridiques, de la situation :

1) Alors que l’enquête venait à peine de débuter et que très peu d’éléments sur le profil et les motivations du suspect n’avaient encore été rendus publics, il s’est trouvé des responsables politiques assez indignes pour exploiter ce drame à des fins militantes, en désignant des coupables idéologiques : odieuse et méprisable tentative de « récupération » -qui en rappelle d’autres du même acabit-, en faisant du du plus élémentaire souci de la vérité des faits, qu’il appartiendra à la Justice d’établir ; mais sans doute que pour ces gens-là, parmi lesquels il en est qui estiment déjà que « le vote n’est pas l’alpha et l’oméga de la démocratie », la vérité ne doit être non plus « l’alpha et l’oméga » de l’information…

2) Comme de rigueur, la Justice a fait figure de cible prioritaire, au motif que le même suspect, accusé de faits de violence antérieurs, venait de sortir de prison au bout d’un an -alors que c’était en vertu de la loi elle-même ! S’il faut, en l’occurence, stigmatiser des responsables, ce sont les législateurs en chambre (et les juridictions européennes dont ils sont les porte-coton) qui, pour se donner une posture flatteuse de « défenseurs des libertés », n’ont cessé d’imposer des entraves et limites au recours à la détention provisoire (que les ignares de service persistent, une fois sur deux, à appeler « préventive », alors que le terme a disparu du code il y a plus d’un demi-siècle…), au mépris des plus élémentaires réalités du terrain, qu’il s’agisse des difficultés du travail policier (comme si la vérité devait sortir de son puits sur un claquement de doigts !..,) et/ou des contraires de la gestion des procédures judiciaires (pénurie de moyens, mais aussi, le cas échéant, pratiques dilatoires de là défense…). Et, récemment encore, le texte « confiance dans la justice » (sic) qu’a fait voter M. Dupond-Moretti a encore aggravé la situation â cet égard, en prétendant enfermer les procédures dans des délais artificiels et irréalistes…

Puisse donc cette triste circonstance, ouvrir les yeux de tous, tant sur les risques des amalgames malhonnêtes précipités que sur la nécessité de revoir les règles qui régissent la matière dans le sens d’une meilleure prise en compte des exigences de la protection publique.

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