Les précautions verbales de M. Macron, qui relèvent de la prétérition, ne peuvent tromper personne : en s’exprimant (et qui plus est, en terre étrangère, au mépris du plus élémentaire sens national) sur une affaire de justice en cours pour dénigrer -implicitement mais sans la moindre équivoque-, la décision d’une juridiction, le Président de la République foule aux pieds la séparation des pouvoirs et trahit son devoir constitutionnel de garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire –en même temps qu’il étale sa méconnaissance crasse des règles et logiques juridiques.
Il joint ainsi sa voix, dans une sordide opération de racolage communautariste, à une indigne campagne de désinformation qui, depuis quelque temps, à coups de mensonges et de sophismes, en exploitant abusivement et dangereusement les sentiments légitimes des milieux les plus sensibilisés à la cause de la communauté juive, cherche à discréditer le non-lieu intervenu dans le dossier de la mort de Sarah Halimi, et, à faire pression sur la Cour de Cassation pour sa remise en cause.
On ne serait pas surpris que cela fît présager, en vertu de la détestable pratique « un fait divers, une loi » -dans le plus pur style de ce qui était, paraît-il, l’ « ancien monde »…-, un prochain bouleversement du code pénal en la matière…
L’A.P.M. attend, des représentants les plus autorisés du corps judiciaire, une réaction qui témoigne de manière suffisamment forte et exemplaire du cas qu’ils peuvent faire des humeurs et fureurs présidentielles.