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QUE RESTE-T-IL DE NOS BAYROU ?

M. Bayrou va donc rejoindre la galerie de portraits des ex-gardes des sceaux au rez-de-chaussée de l’hôtel du ministre, place Vendôme.

En toute justice, il ne devrait avoir droit qu’à une miniature, eu égard, tant à la brièveté exceptionnelle de son passage qu’au désintérêt à peu près total dont ce chef de parti politique, qui avait ses priorités et ses préoccupations ailleurs, aura fait preuve pour les questions touchant l’institution judiciaire.

Au moment où le Premier ministre et le Président de la République s’apprêtent à choisir un nouveau titulaire pour le poste, l’A.P.M. exprime le souhait d’une nomination moins incongrue, soit :

                1°) Celle d’un responsable qui aura su montrer, dans sa carrière, un minimum d’intérêt pour les problèmes de la justice, et, capable d’avoir un minimum de réflexion personnelle à leur sujet, sans être la marionnette des groupes de pression professionnels, réseaux d’influence et clans de toutes sortes…

                2°) Celle d’un homme d’Etat suffisamment détaché des logiques politiciennes, plus soucieux des réponses qu’il peut apporter aux maux de ses services que des postures médiatiques de circonstance propres à servir sa carrière, et, qui puisse se consacrer pleinement à sa mission plutôt qu’aux jeux partisans…

                3°) Celle d’un ministre qui soit conscient qu’en tant que garde des sceaux, il n’est pas un membre du Gouvernement comme les autres, et, a un devoir d’exemplarité personnelle –à plus forte raison dès lors qu’il aura pour mission de redonner aux citoyens « confiance dans la vie démocratique » : la confiance des citoyens dans leur justice, elle, ne s’accommode pas du soupçon sur celui qui en a la charge au sein des pouvoirs publics.

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