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Salles de Shoot : UNE « STUPEFIANTE » ZONE DE NON-DROIT ?

Suite aux actions engagées par l'Association PARENTS CONTRE LA DROGUE –dont le dépôt d'une plainte pénale contre X mettant notamment en cause le Premier Ministre et la Ministre des affaires sociales et de la santé –qui viennent de connaître un premier et très encourageant succès devant le Conseil d'Etat-, visant l'ouverture prévue d'une salle de consommation supposée contrôlée de produits stupéfiants durs –communément désignée comme « salle de shoot »-, à Paris, la nouvelle Association professionnelle des magistrats, en solidarité avec Parents Contre la Drogue, tient à exprimer sa vive préoccupation devant une expérience dont la finalité idéologique est manifeste, derrière un prétexte sanitaire abusif, qui n'est ni scientifiquement fondé ni suffisamment validé par l'expérience d'autres pays, et, qui est en contradiction avec le droit en vigueur.

Une finalité idéologique : certains milieux n'ont pas encore réussi à se défaire complètement d'un état d'esprit libertaire post-soixantuitard, qui leur font toujours regarder la toxicomanie comme une forme de révolte contre l'ordre établi et une liberté essentielle de l'individu ; il subsiste ainsi chez les intéressés une sorte d'intime sympathie envers les pratiques toxicomaniaques, à tout le moins, une prédisposition à la tolérance, et, de toute façon, une hostilité foncière à la répression –qui rejoint celle qu'elle manifeste en d'autres matières... L'enjeu de l'expérience, dans cette perspective, est de montrer que la société peut s'accommoder de la consommation de drogues, et, de contribuer à déculpabiliser ceux qui s'y livrent –et, plus encore, ceux qui seraient tentés de s'y adonner aussi ; cette démarche s'inscrit ainsi dans la ligne d'un discours bien connu, qui, sournoisement, en affectant de réduire la toxicomanie à sa seule dimension sanitaire, tend à minimiser, voire occulter totalement ses autres dimensions, pénale et sociale...

Un prétexte sanitaire abusif : la littérature en la matière fait apparaître, pour qui veut bien en faire une lecture dépassionnée, les aléas et les limites de la formule, bien mis en lumière, notamment, par une mission parlementaire en 2011, et, les plus hautes autorités médicales ; en fait, offrir plus de confort et une sécurité très relative aux consommateurs, ne saurait se prévaloir d'une finalité thérapeutique –il ne s'agit pas de traiter, à proprement parler, les toxicomanes, mais, tout au contraire, de les entretenir dans leur pratique-, pas plus que d'un intérêt public significatif dans le domaine sanitaire –à moins de considérer qu'il serait de l'intérêt de la société que de faciliter et faire perdurer une pratique que, pourtant, en droit, elle condamne...

Un défi pour le droit : il en résultera que l'usage de drogues –et, qui plus est, des plus ravageuses-, sera donc admis, au vu et su de tous, et, avec, sinon la bénédiction, du moins la complaisance des forces de l'ordre et de l'autorité judiciaire, priées de fermer les yeux -alors qu'elles reçoivent de la loi même la mission de réprimer de tels agissements... C'est donc introduire –si les intéressés acceptent de se soumettre aux consignes que leur donneront ces autorités politiques au mépris de la loi (mais, rien ne les y oblige...)-, une véritable schizophrénie dans l'ordre juridique : un même comportement pourra ainsi être officialisé et permis d'un côté de la rue –celui de cette véritable zone de non-droit que sera la « salle de shoot »-, et réprimé de l'autre côté... Le crédit et l'autorité de la loi n'en sortiront pas grandis : or, la santé publique, c'est aussi, la santé morale de la société....

28 octobre 2013

Serge LEBIGOT, Président de l'Association Parents Président de la nouvelle contre la drogue

Jean-Paul GARRAUD, Association professionnelle des Magistrats

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