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DES MAGISTRATS AUX « ADMINISTRATEURS PUBLICS » DE LA JUSTICE ?...

(le « gloubi-boulga » de M Thiriez)

                Le rapport présenté par l’ex-énarque (honteux ?) Frédéric Thiriez témoigne, en ce qui concerne la justice -sur la toile de fond d’une grossière démagogie que d’aucuns pourraient qualifier d’authentiquement « populiste » dans sa posture qui se veut « anti-élites »-, d’une méconnaissance crasse du B A BA de notre ordre constitutionnel.

                En assimilant, en effet, les magistrats, à la « haute fonction publique », et en prétendant les confondre dans un « fourre-tout », un « gloubi-boulga » conceptuel et organique, avec six catégories d’agents publics qui n’ont rien en commun avec eux, ni le statut, ni le métier, ni la position dans l’Etat (comme s’il était rationnel et pertinent, mutatis mutandis, de prévoir une formation commune pour des joueurs de football, de rugby, de tennis, de hockey sur glace et de polo, avec skieurs et boxeurs en prime…), il bafoue le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs et manifeste son ignorance de la distinction fondamentale entre « l’administration », qui relève du Titre III de la Constitution et que son article 20 place à la « disposition » du Gouvernement, et, « l’autorité judiciaire », qui relève, elle, du Titre VIII de la Constitution et dont son article 64 impose, au contraire, « l’indépendance ».

               C’est là une formidable manifestation de mépris à l’égard du corps judiciaire, dont on veut encore croire –sans illusion excessive-, qu’elle sera désavouée par l’exécutif au plus haut niveau ; faute de quoi, il faudra y voir le signe sans équivoque d’une volonté de fonctionnarisation de la justice, comme un premier pas symbolique, une altération et une dévaluation de son statut moral pour mieux préparer, sans doute, par la suite, le démantèlement de son statut juridique…

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