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LE LAXISME EST EN MARCHE…

Les récentes annonces de M. Macron en matière pénale et pénitentiaire ne sont qu’un trompe l’œil, et, une nouvelle illustration de cette gymnastique de l’« en même temps » qu’il affectionne pour noyer le poisson…

C’est un trompe l’œil, parce qu’il s’agit clairement, en fait, de ne pas assumer l’effort de la nécessaire construction de places de prison supplémentaires en nombre suffisant : on annonçait 15 000 et voilà qu’on retombe à 7 000 pour le quinquennat, sans garantie, en fait, pour la suite… 

Aussi, en pleine continuité avec le discours et l’action de Mme Taubira, et, dans le droit fil de l’obsession anti-carcérale qui a toujours caractérisé certains milieux idéologiques et les forces politiques qui leur sont proches –aujourd’hui bien représentées dans les allées du pouvoir-, on veut supprimer les plus courtes peines -alors que la doctrine criminologique en a souligné l’intérêt et l’efficacité, et, que, d’ailleurs, elles ne sont « courtes » que… pour celui qui ne les subit pas ! Ce n’est là, ni plus ni moins, qu’une simple tentative de gestion purement quantitative des flux carcéraux… Accompagnée du rabâchage du sempiternel discours sur les peines «alternatives » : elles ont, certes, leur légitimité et leur utilité, mais, c’est une illusion d’y voir un pur et simple substitut à l’emprisonnement, car elles ne seront jamais porteuses du même message répressif, ni individuellement ni socialement.

La suppression des peines jusqu’à un mois sera, au demeurant, tournée par les juridictions, quand elles le jugeront nécessaire (il est choquant de laisser entendre qu’aujourd’hui, quand elles les prononcent, ce serait sans motif sérieux, et, que ces peines seraient sans utilité), en augmentant le quantum.

La volonté de les dissuader de prononcer des peines fermes jusqu’à six mois, en recourant à des « substituts » ou « alternatives » plus ou moins systématiquement, fait fi des réalités, outre l’incontournable question des moyens (qui se posera avec d’autant plus d’acuité si le nombre de ces mesures d’« aménagement » doit augmenter…) : ainsi, notamment, nombre de condamnés sont des récidivistes et multirécidivistes à l’égard desquels une autre mesure que l’emprisonnement est dépourvue de portée, tant pratique que psychologique. L’accent mis sur le travail d’intérêt général fait l’impasse sur des données aussi majeures que le défaut de motivation et de qualification de la population concernée, ou, le fait que les postes de travail ne sont pas de génération spontanée, et, qu’il ne s’agit pas, non plus, de concurrencer les chômeurs dans l’accès à cette ressource rare dans une société en crise… De même celui mis sur le bracelet électronique néglige le fait que la mesure n’impose qu’un degré de contrainte sans commune mesure avec l’emprisonnement, qui laisse –comme l’expérience l’a, hélas, montré-, une grande latitude pour commettre des infractions

C’est donc un sophisme que de vouloir mettre sur le même plan des mesures pénales dont la signification et la portée sont sans rapport.

Il ne faut donc pas se laisser abuser par la « fausse fenêtre » de la promesse de mieux exécuter les peines au-delà d’un an –dont on n’aura pas motif de se plaindre si elle se concrétise vraiment, mais qui ne concerne, en fait, qu’une minorité de détenus : les condamnés entre 1 et 2 ans représentent moins de 1/5 des détenus pour délit, alors que les condamnés jusqu’à un an en représentent la moitié… : ce n’est donc qu’un alibi et un rideau de fumée pour dissimuler le laxisme en marche !

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