Ferdinand LOP avait inscrit à son programme électoral « l’extinction du paupérisme après 10h. du soir ». Le Sénat semble lui emboîte le pas, puisqu’il vient, en somme, de décréter l’extinction du terrorisme le 21 décembre 2021 à minuit…
Il a, en effet, décidé de limiter à cette date les principales mesures que le Gouvernement entend faire voter pour pérenniser les dispositions adoptées dans le cadre de l’état d’urgence et renforcer les moyens juridiques de la guerre contre le terrorisme.
Parallèlement, se drapant dans une posture qu’il pense sans doute plus flatteuse de « défenseur des libertés » (ce qui ne manque pas de susciter l’ironie des commentateurs qui rappellent qu’il n’y a guère, dans un autre contexte politique, il jouait plutôt la surenchère sécuritaire… : mais, on sait, depuis Egdar FAURE que « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent »…), il s’est appliqué à « détricoter » le projet de loi, au plus grand détriment de l’efficacité des mesures envisagées -lesquelles, en fait d’atteintes aux libertés, ne peuvent être dangereuses que pour les pires ennemis de l’Etat : nouvelle illustration de cette perversion, chez certains esprits faibles, pour qui libéralisme doit forcément s’identifier à laxisme…
Et, au passage, les Pères conscrits ne se seront même pas privés d’attribuer aux juridictions un nouveau et potentiellement fort lourd contentieux, avec la technique éprouvée du « juge-alibi » (qui ne peut, plus de 9 fois sur 10, que confirmer des décisions policières et préfectorales, faute de prendre un risque irresponsable, mais, cela fait bien dans le décor…) ; sans, bien entendu, comme d’habitude, qu’il soit prévu de donner le moindre moyen supplémentaire à des tribunaux déjà surchargés et dont on va même rogner les budgets !
C’est l’ancien garde des sceaux de M. SARKOZY –intérimaire et très furtif-, M. Michel MERCIER, qui a été en pointe pour faire adopter ces amendements par ses collègues, en invoquant l’autorité du Conseil constitutionnel -au moment (pur hasard ?) où une rumeur insistante annonce sa prochaine nomination dans cet aréopage par le président du Sénat (pourtant d’une famille politique censée opposée à cette figure centriste ralliée au Président MACRON…) : quoiqu’il en soit, il faut espérer que l’Assemblée nationale ne se laisse pas impressionner et sache imposer des vues plus réalistes et conformes aux exigences de l’Etat de droit –qui, bien compris, est tout le contraire d’un état de faiblesse.