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Les indignes et irresponsables propos de Mme Belloubet, assimilant la critique d’une religion –serait-elle grossièrement exprimée par une jeune mineure qui a peut-être encore des choses à apprendre dans le domaine de la sociabilité-, à une atteinte à la liberté de conscience –dans l’ignorance crasse ou dans le plus parfait mépris d’une jurisprudence constante des tribunaux français comme européens, et, en prime, à l’instar de M. Macron récemment, en s’immisçant dans le cours d’une affaire de justice-, ont été à peu près unanimement condamnés ; à l’exception, évidemment, des fanatiques dont elle légitime ainsi la revendication en faveur de l’instauration d’un délit de blasphème dans notre pays, et qui, aujourd’hui, menacent très directement la vie de cette adolescente, qu’ils lapident sur les réseaux sociaux  -alors que l’on sait, s’il y en avait besoin, notamment depuis l’attentat contre « Charlie Hebdo », où peut conduire leur haine de la liberté d’expression des autres…

Les précautions verbales de M. Macron, qui relèvent de la prétérition, ne peuvent tromper personne : en s’exprimant (et qui plus est, en terre étrangère, au mépris du plus élémentaire sens national) sur une affaire de justice en cours pour dénigrer -implicitement mais sans la moindre équivoque-, la décision d’une juridiction, le Président de la République foule aux pieds la séparation des pouvoirs et trahit son devoir constitutionnel de garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire –en même temps qu’il étale sa méconnaissance crasse des règles et logiques juridiques.

Le « Grenelle des violences faites aux femmes » s’est achevé, point d’orgue d’une opération de communication gouvernementale à grand spectacle, où la justice aura fait figure à la fois de figurante (à travers la ministre censée la représenter, éclipsée par plus flamboyante et intrusive qu’elle…), et, de principale accusée (à coups de pseudo-statistiques et d’affaires isolées montées en épingle pour les besoins de la cause, sans aucune considération pour les réalités du terrain et les actions conduites de plus longue date, les pouvoirs publics –Mme Belloubet, cette fois, n’ayant pas été en reste-, ont accrédité l’idée que membres des forces de l’ordre et magistrats n’étaient en somme que des incompétents qui ne connaissaient rien au sujet, et, des irresponsables, complices objectifs des assassins de malheureuses victimes, par incurie, inconscience ou indifférence…). Sur la toile de fond d’un déchaînement hystérique de groupes de pression qui ont fait, d’une question légitime de sécurité publique, un pur enjeu idéologique et militant –ayant même réussi, inculture crasse et suivisme timoré des milieux politiques et médiatiques aidant, à imposer l’absurde terme de « féminicide » (assez sots pour y voir sans doute le pendant, pour le genre féminin… d’ « homicide », qui, dans leur esprit, on l’imagine, doit être associé au seul genre masculin !).

Le tragique attentat au couteau commis à Londres par un islamiste libéré sous bracelet électronique vient démontrer, s’il le fallait encore, la dangereuse illusion cultivée par le Gouvernement et sa majorité qui les a conduits, avec la loi de programmation pour la justice 2018-2022, à vouloir, dans leur phobie anti-carcérale, le développement massif de cette mesure, tant à titre provisoire (assignation à résidence sous surveillance électronique) que comme modalité d’aménagement ab initio ou de libération supposée « sous contrainte » (détention à domicile sous surveillance électronique).

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